Difficile d'échapper à l'actualité cette semaine. Hortense se trouvait en train de prendre son petit déjeuner quand la vague d'attentats a secoué l'Est des États Unis. A ce moment là Frédéric se trouve au 41 étage d'une tour du centre de Montréal qui a été évacuée.
Les programmes télévisions et radio ont été complètement arrêtés pour ne parler que de cette affaire des attentats, les journaux ont doublé de volume. J'ai entendu qu'un journaliste américain a réussi à tenir 3 fois 12 heures d'antenne avec un ton grave et un tête d'enterrement, belle performance !
Le mot sécuritaire est peu usité en France et on ne peut pas vraiment trouver son équivalent. Au Québec sécuritaire est utilisé pour signifier qu'un objet (une voiture, un aspirateur ... ) , un comportement, une personne, protège , met à l'abri. Pour résumer sécuritaire est le contraire de dangereux. C'est dangereux? Non, c'est sécuritaire !
On a pas mal de surprises de ce coté là quand on arrive en Amérique de voir que le sécuritaire prend plus de place qu'en France.
On a même une forme de prosélytisme de l'idéologie sécuritaire, on peut se permettre de blâmer toute personne qui ne fait pas attention à sa santé; d'où des réglementations très contraignantes en ce qui concerne les fumeurs ( en Californie on commence à restreindre de fumer dans la rue, et à Ottawa on interdit de fumer dans tous les restaurants ). On fait la guerre aux fumeur avec une forme d'arrogance sous jacente:" je suis dans l'obligation de t'imposer cette contrainte parce que tu n'as pas encore compris que ce n'est pas bien de fumer".
Le résultat de cette propagande sécuritaire est une fausse impression d'invulnérabilité. Comme on fait des efforts quotidiens pour éviter tous les dangers, le danger ne peut plus advenir, c'est tout simplement impossible. Quelque part on en arrive à nier l'accident, la fatalité, la mort. Quand, malgré toutes les précaution, un accident arrive on ressens un traumatisme sans égal. A la suite des attentats de cette semaine, Luc, le voisin de bureau de Frédéric, répétait toutes les cinq minutes : "ça n'a pas de bon sens !"
"Les médiocres n'ont que la perfidie pour se rassurer", c'est de Herbert von Karajan. Il est beaucoup plus confortable de critiquer l'autre que de d'essayer de résoudre ses problèmes à soi. Finalement le choix de la cible et le souci d'exactitude des faits rapportés ne sont pas importants dans cette affaire là; ce que l'on recherche d'abord et que l'on trouve immanquablement , c'est un confort moral facilement gagné.
Il y a de la perfidie entre les peuples, les Anglais se moquent des Français, les Français des Belges, les Wallons des Flamands... Cette perfidie est bien entretenue par les média, qui malgré tout sont là pour nous conforter. Les journalistes qui revendiquent une certaine qualité sont malgré tout pris entre deux feux; les exigences de recul et de confrontation des points de vue d'une part, la perfidie d'autre part. Le résultat de ce hiatus, c'est une perfidie qui ne s'affirme pas d'emblée, une perfidie au second degré.
Les journaux français "Le Monde" et "Libération" ont des articles inspirés d'un anti-américanisme bien compris. Au Québec on retrouve le même tendance dans les média francophones, et l'on va même donner la parole à des journalistes ou à des libres penseurs français quand ils développent ce type de point de vue.
Voilà, suite aux attentats de cette semaine, les différents points de vue qui ont été développé à l'encontre des américains: