Semaine du 19 au 25 Novembre

Échographie

Hortense, accompagnée de son mari, s'en va à l'hôpital pour une première échographie. Elle a un rendez vous à 10 heures 20. Il est surprenant de constater dans l'hôpital que les patients attendent beaucoup. D'ailleurs on ne doit pas dire patient, on doit dire "bénéficiaire" !  Le mot patient conviendrai mieux parce que le bénéficiaire doit garder toute sa patience; il y a sans doute des bénéficiaires qui doivent s' énerver  pour de bon parce que l'on voit devant les préposés de l'enregistrement un très explicite. Nous sommes arrivés à l'heure, on nous a demandé de prendre un numéro et d'attendre que l'on nous appelle pour l'enregistrement. A côté de la salle d'attente il y a ceux qu'Hortense appelle les "moribonds" , c'est une de personnes âgées qui attendent en ligne sur un lit avec un compte goutte; une salle de réanimation improvisée dans le couloir. Au moment de l'enregistrement on nous annonce une attente de une heure. Donc nous   Au bout de une heure et demie je dis a Hortense : "Surtout n'accouche pas, sinon on aurait attendu pour rien !". Quand enfin on appelle Hortense je ne comprends ni le nom ni le prénom, Hortense qui est habituée d'entendre son nom écorché  se lève. Nous sommes reçus par une charmante infirmière qui commence à prendre des mesures de la boîte crânienne de l'enfant, ensuite elle nous dit "regarder les yeux et le nez !", sur l'écran on ne distingue rien de semblable. Ensuite nous voyons effectivement un petit humain tout en transparence, comme du cristal qui s'agite se retourne, envoie des coups de pied... C'est fantastique, Hortense qui ne ressent à se jour rien bouger dans son ventre est très surprise de voir ce petit être en devenir s'agiter comme  un diable. Vient ensuite l'instant fatidique de l'observation du sexe, en fait notre infirmière a fait de grands efforts pour essayer de distinguer quelque chose entre les deux jambes, mais elle n'a rien vu... Résultat des courses, nous avons 80% de chances d'avoir une fille! Tout va bien, nous avons compté les membres, il ne manque rien !

Le franglais tel qu'on le parle

Les Français et les Québécois se comprennent assez bien quand ils parlent français entre eux, par contre on s'aperçoit vite que l'on ne parle pas du tout le même franglais. C'est une des raisons pour lesquelles on entend beaucoup de Québécois dire que les Français utilisent des tas d'anglicismes et que l'on entend des Français dire que les Québécois utilisent des tas d'anglicismes; c'est l'effet de surprise qui joue à plein dans cette situation. Si vous entendez un québécois dire : c'est l' fun ! En tant que Français vous pensez immédiatement que c'est un sacré anglicisme, le Québécois n'a jamais eu cette pensée là. A l'inverse un Québécois qui entend de la part d'un français: Met ta voiture dans le parking, pensera en lui même: "il ne pourrait pas parler de stationnement comme tout le monde !", alors que pas un seul français n'a simplement conscience que parking nous vient directement de l'anglais.

Quelques règles qui s'appliquent au franglais:

En France on a tendance à respecter l'orthographe des mots anglais que l'on intègre et de mettre des guillemets pour les dire. On souhaite marquer la différence de connaissance culturelle vis à vis de l'anglais.

Au Québec, on ne s'embarrasse pas de conserver l'orthographe des mots qui viennent de l' anglais; il y a une forte érosion des mots , on commence par franciser l'orthographe , par exemple 'toasteur' plutôt que toaster. Puis on fait dériver la prononciation et l'orthographe avec, par exemple 'clotche' pour 'clucth', au final on se retrouve avec des mots qui ressemblent à des mots de bon français et on en oublie complètement leur origine anglaise, par exemple les bécosses (les toilettes).

En France, les anglicismes viennent des classes éduquées, c'est en effet pour bien marquer que l'on comprends l'anglais mieux que tout le monde et que l'on est au fait des toutes dernières tendances outre-atlantique que l'on enrichi son vocabulaire d'un maximum d'anglicismes.

Au Québec, les anglicismes viennent de partout, sauf des personnes éduquées. On écoute Radio-Canada et on y entend des personnes éduquées qui mettent leur point d'honneur à ne pas employer le moindre anglicisme, ce qui est parfois une gageure. En dehors de cela les anglicismes viennent de partout; à savoir des francophones qui vivent dans des régions ou l'on parle anglais, des travailleurs qui travaillent dans un milieu mixte ( dans ce cas c'est presque toujours en anglais que l'on s'exprime au jour le jour ). L'anglicisme est vraiment démocratisé.

En France, il y a des emprunts à l' anglais qui naissent parce que les français ne comprennent pas l'anglais, par simple paresse de les remplacer par des mots français. Le mot 'dealer' est un exemple sans doute intéressant, en anglais cela veut tout simplement dire revendeur ( cela s'applique à un vendeur de voiture ou bien à un vendeur de jouet ), c'est sans doute les traducteurs de dépêches en France qui ont pensé que cela voulait dire vendeur de drogue.

Au Québec, les anglicismes viennent du fait que les gens savent très bien transposer de l'anglais au  français, dans la librairie 'Chapters', on voit par exemple une grande pancarte qui est marqué 'Meilleurs Vendeurs' qui est une traduction directe de 'Best Sellers' .

En France, on prononce les mots anglais de façon très hétéroclite, le plus souvent avec l'accent français, parfois avec l'accent anglais. C'est sur les finales en 'er' que l'accent français est le moins élégant.

Au Québec, on prononce les mots anglais avec un accent américain presque parfait, c'est l'objet de beaucoup d'incompréhensions entre les québécois et les français. Par exemple essayez de parler de la firme ATT à un Québécois, vous allez vite vous rendre compte du problème, les Québécois prononcent AEEH TI AND TI.