Du 21 Janvier au 28 Février 

Ce journal a de quoi surprendre, il était calé sur la base d'une parution hebdomadaire et voilà que depuis 3 mois on est passé à une parution toutes les 5 à 6 semaines. Que se passe t'il cher lecteur? Est ce que l'encre est séchée au fond de l'encrier? Est ce la vie de Hortense et Frédéric a pris un cours si ennuyeux que cela ne mérite même pas d'en parler ? Ou pire encore les deux protagonistes ont ils des choses à cacher ? 

Pantoute ! (pas du tout en français québécois)  ; dans sa nouvelle situation le rédacteur de ce journal est très chargé de travail, et, les rares instants ou il pourrait consacrer du temps à cette rédaction, il est bien souvent exténué.

Toujours en France, Hortense et Frédéric font face à la situation, heureusement ils sont bien entourés et cela permet de rester dans la joie et la bonne humeur.

Hortense, Justine et les grand parents

Hortense se porte bien et Justine aussi. Nous vivons encore un peu dans la crainte que Justine ne naisse trop tôt;  chaque semaine qui passe nous rapproche d'un temps de gestation suffisant pour permettre une sortie sans risques du bébé. Encore 2 semaines et on aura atteint les 8 mois de grossesse révolus! Hortense est en train de s'équiper pour passer les premières semaines avec l'enfant, elle a commandé à la Redoute des draps, un soutien gorge avec un capuchon escamotable pour permettre l'allaitement du bébé. Elle est passée à la Pharmacie pour acheter un pansement pour le nombril, des produits nettoyants pour les fesses, les premières couches... Le père d'Hortense a retrouvé le premier lit d' Hortense, il a prévu qu'un plateau servira de table à langer, la petite Justine a déjà des vêtements et du linge pour un an. Hortense se sent de plus en plus comme une vieille dame, c'est à dire avec une énergie des plus limitées, 300 mètres de marche suffisent à la rendre KO pour un bon bout de temps.

Les grands parents de Justine sont également allé faire une reconnaissance en ce qui concerne les landeaux; à vrai dire on ne sait plus très bien comme appeler cela,  les modèles actuels se nomment "baby car", "easy rider"; les landeaux actuels ont des structures en aluminium, des roues crantés, cela ressemble à des vélos tous terrains.

Vous ici ?

De part notre situation, nous créons pas mal de surprises. On s'entend souvent dire "mais je te croyais au Canada !" Parfois c'est amusant, Hortense répond au téléphone à quelqu'un qui est persuadé qu'elle se trouve au Canada. Cette situation est assez embarrassante quelque-part, nous sommes partis  et nous sommes revenus avec l'intention de partir à nouveau, en résumé nous ne sommes pas à la bonne place. C'est la situation difficile des immigrés déchus qui se retrouvent à la case départ.

A Montréal il se trouve également des gens qui ne comprennent pas pourquoi on ne répond plus au téléphone, Frédéric a reçu un email d'un ami qui lui proposait de luncher en centre de ville de Montréal le lendemain, nous avons reçu d'autres email de gens qui nous demandent "mais ou êtes vous?".

Passé l'effet de surprise il faut bien que l'on s'explique, alors viennent d'autres questions, comme notre propriétaire : "est ce que vous compter vraiment revenir?" où sinon la mère de Frédéric pose la question inverse: "est ce que vous voulez vraiment repartir?".

Des nouvelles de l'hiver

Pendant ce temps là l'hivers que nous aurions aurions dû avoir au Canada ne montre pas son visage d'hiver. Notre voisine Lise nous dit: "L'hiver n'est pas là et personne ne s'en plaint". Kristophe, un ami français, nous dit:"vous n'avez pas à regretter la neige, il n'y en a pas !" . En effet la froidure a bien montré le bout de son nez à Montréal mais c'est pour se cacher aussi vite, cette semaine, en plein mois de février, on a vu des gens sur les terrasses.

Les parisiennes et les parisiens 

N'ayant pas quitté Paris depuis longtemps, je pensais ne pas pouvoir être surpris, d'une façon ou d'une autre. Une surprise m'a sauté à la figure trois jours après mon arrivée, j'étais sorti de mon hôtel et je me dirigeais vers la bouche de métro, trois mètres devant moi débouche depuis une porte cochère une parisienne, je suis soufflé. Le grand manteau en laine beige, la coupe de cheveux , la démarche avec les bottines qui claquent sur le trottoir, le port de tête, le parfum; il y a dans la parisienne un cocktail de féminité, d'assurance et d'élégance qui est inimitable. Tout d'un coup j'ai devant la présence d'une parisienne le même sentiment qu'un américain moyen, j'ai le regard d'un étranger à Paris.

En allant faire les courses au Monoprix de la rue Levy, je me trouve face aux queues de parisiens; c'est sans doute là que les parisiens sont le plus insupportables, quand il font la queue. Les parisiens n'aiment pas attendre, ils le font sentir en faisant une moue incroyable, dès qu'il y a un a millimètre entre eux et la personne qui les précède ils s'empressent de combler cet espace en avançant d'un petit pas saccadé, ils maugréent quand une vieille dame passe une minute à échanger de la monnaie avec la caissière.   J'en avait un qui derrière moi était tellement fatigant à faire sentir son désagrément que je me suis amusé à l'ennuyer par mon comportement; pour commencer j'attendais qu'il y ait un mètre d'espace vide avant d'avancer dans la queue,  pendant ce temps là il trépignait d'impatience en me lançant des regards noir qui signifiaient: "quand est ce que tu va te mettre à avancer espèce de con !". Quand est venu mon tour de passer à la caisse, j'ai attendu que le tapis roulant de la caissière soit entièrement dégagé, pendant ce temps d'attente il était au comble de l'énervement.

On peut remarquer le caractère impatient des parisiens en les regardant attendre le métro. On les voit le matin comme agglutinés devant la bordure du quai, comme si le fait de se rapprocher de la rame à venir pouvait leur faire gagner du temps. Il y en a bien 1 sur 3 qui font les vigies, face tournée vers le boyau  noir, ils scrutent les signes  de l'arrivée de la rame en faisant des grimaces, certains se mettent en déséquilibre sur le bord  du quai  pour avoir un meilleur angle d'observation, c'est risible !