19 Août 2002 - 2 Septembre 2002

Les carottes sont cuites

De nouvelles habitudes sont à prendre en ce qui concerne l'alimentation de Justine. D'abord Françoise Pernoud, dans son très célèbre livre nommé "j'élève mon enfant" nous conseille de commencer à lui donner une alimentation variée avec des légumes, des fruits, mélangé au lait, d'autre part Hortense souhaite également gagner en indépendance en alternant les biberons et l'allaitement. 

Les premiers essais de mélange de légumes dans du lait sont largement infructueux. Hortense essaye de mouliner les carottes avec toutes fonctions évoluées de son robot de cuisine et rien n'y fait, des morceaux s'agglutinent systématiquement dans le fond de la tétine et bloquent la circulation, ce qui fait que Justine se fatigue pour un rendement nul.

La seconde tentative, c'est par la cuillère. Nous avons eu une petite appréhension au moment de proposer pour la première fois un aliment qui n'est pas du lait, Justine va t'elle comprendre qu'il faut ouvrir la bouche à la vue de la cuillère? Ne va t'elle pas tout recracher ? A notre  grande surprise Justine se montre d'emblée très coopérante, elle est tellement enthousiaste qu'elle fait de grands geste pour essayer de saisir le contenu de la cuillère avant que celui ci n'arrive à destination. Quand elle y arrive on imagine les salissures que cela occasionne.

Hortense est allée chez Jean COUTU (ceci désigne une chaîne de moyennes surfaces dont on a découvert au bout d'un an que ce sont des pharmacies, en fait dans les pharmacies en Amérique du Nord on trouve de tout, même un ami comme le dit le slogan  inscrit sur les sacs de Jean COUTU..)

Nous avons acheté des pots de nourriture préparée, la marque la plus représentée est HEINZ, nous l'avons alors renommé "TOMATO CARROTES", celui ci est susceptible d'être introduit dans du lait.

D'autre part nous avons acheté du lait en poudre maternisé que nous avons appelé "le lait de Jean COUTU", en bien Justine adore le lait de Jean COUTU , tout autant que celui de Hortense GODFROY, elle est vraiment très facile. 

La production de lait maternel par Hortense a tendance à diminuer, si bien que Justine en est arrivée, quand elle tête, à vider les deux réservoirs.

Justine est distraite

Justine depuis un certain temps, est capable de bouger sa tête dans toutes les directions, elle fait preuve d'une grande curiosité à des moments ou toute son attentions est sollicitée, c'est à dire au moment de prise de nourriture. 

Pendant l'age d'or Justine prenait ces repas en une grosse demi-heure, ponctuée d'une mi temps nécessaire à la respiration et à la sortie d'un beau rototo utile à la digestion. Maintenant Justine n'est plus capable de ce type de performance, Justine a besoin de jouer. Elle s'empare du vêtement d'Hortense, regarder une lampe en lui disant des mots doux, s'empare du livre que Hortense tente de lire, mange son journal... Tant et si bien que les repas durent maintenant deux à trois fois plus longtemps.

La pauvre Hortense a l'impression de passer tout son temps à nourrir son enfant sans aucune interruption. Frédéric en tant qu'ingénieur, a mis au point un système complètement inhumain pour nourrir Justine, il s'agit d'un biberon suspendu qui donne à Justine la possibilité de se sustenter toute seule, même si elle n'est pas capable de tenir son biberon plein de lait. Le résultat n'a pas été conforme aux attente du savant, Justine ayant tendance à décrocher la tétine, à jouer avec biberon et à asperger les alentours de lait.

Justine module les sons

Justine il y a deux mois était très avare de sons produits, maintenant elle devient de plus en plus douée, tous les matins à son réveil nous avons l'exclusivité d'un grand nombre de vocalises, Justine se met à parler dans beaucoup de situations et à tout le monde. Elle a de plus en plus de voix et cela nus amuse beaucoup. Elle commence également à comprendre qu'un certain nombre de jouets produisent du son quand on les sollicite, à l'image ce lion que nous avons placé dans son lit.

 

Hortense est  en tabarnak contre le système de santé

Hortense est furieuse, elle a perdue une demi journée pour des histoires abracadabrantes. L'objectif de cette expédition était de faire faire à Justine une photo des hanches, suivant une prescription de son pédiatre parisien.

Pour commencer sa journée a débuté par une forte dose de stress, il faut bien cela car Hortense n'est pas habituée à se lever tôt, alors direction Hôpital Sainte Justine.

D'abord il a fallut à Hortense attendre une heure dans une salle pleine de femmes portant des enfants hurlant, Justine qui n'avait que très rarement entendu des pleurs autres que les siens s'est excitée et elle s'est mise elle même à pleurer. 

On regarde l'ordonnance et on annonce à Hortense qu'il faudra payer l'opération, comme celle ci n'a pas été commanditée par un médecin canadien. On désigne à Hortense la direction de la caisse, à la suite de quoi Hortense fait la queue au service de radiologie. Un radiologue se dirige alors vers Hortense en lui disant qu'il ne peut pas faire la radio car il ne comprends pas ce que cela signifie. Hortense a beau lui expliquer mais cela n'aide pas. Donc Hortense se fait rembourser des frais et furieuse s'en retourne à la maison.

Hortense s'est également frottée à des réponses un peu sèches de la part de l'administration. Elle avait été recommandée pour un pédiatre , il se trouve que celui ci avait changé d'hôpital, Hortense demande ou le médecin se trouve maintenant, on lui répond que l'on ne sait pas et qu'il faut qu'Hortense s'adresse à son médecin de famille.

En fait Hortense n'est pas la seule à se plaindre du système de santé, les québécois ne sont pas habitués à se faire envoyer sur les roses, cela ne leur arrive pour ainsi dire jamais, et bien les personnels médicaux sont très souvent stressés car en sous-nombre, etr pour se protéger ils usent d'une certaine arrogance.

Frédéric est  en tabarnak contre le Gouvernement fédéral

Nous avions été très agréablement surpris de l'efficacité des administrations canadiennes, et bien il déchante un peu. En fait on se trouve dans un problématique que l'on m'avait déjà décrite, c'est celle du traitement des cas extra-ordinaires:

Les administrations nord américaines sont très efficaces quand il faut traiter des cas les plus courants, mais quand il faut traiter les cas spéciaux.

Le problème c'est que Justine n'est pas née au Canada, il n'y a manifestement aucune personne qui avait prévu que des résidents permanents puissent avoir un enfant qui naisse en dehors du Canada, la conséquence est que pour pouvoir vivre au Canada cet enfant doit suivre une procédure de parrainage, qui dure de 8 à 14 mois!

Frédéric a bien passé trois heures à lire l'ensemble des documents décrivant la procédure de parrainage, et il lui a fallut un certain temps pour rassembler les pièces , qu'il a envoyé au bureau fédéral prévu pour le traitement de ces demandes.

Voilà que 6 semaines après l'ensemble des documents nous sont renvoyés, nous n'avons pas écrit à la bonne adresse ! En fait pendant que je constituais mon dossier la procédure de traitement des demandes de parrainage ont changé!