16 Septembre 2002 - 30 Septembre 2002

Arrivée des grands parents

Les parents d'Hortense sont arrivés le 20 Septembre, ils étaient sevrés de la compagnie de la petite Justine.

Ils en sont à un niveau de surprise que nous avons dépassé depuis longtemps, ils sont surpris de la taille du beurre, de la forme des radis, du prix du vin et des fleurs. Dès qu'ils voient un écureuil ils s'arrêtent et lui font des signes, alors que nous n'y prêtons pas plus attention qu'à des pigeons.

Ils trouvent Montréal déroutant, dans le sens ou l'on trouve des terrains vagues au milieu des immeubles cossus, des dos d'immeubles sales et pleins de poubelles. 

Ils remarquent que nous avons pris des habitudes verbales qui nous marquent comme étant un peu montréalais, nous disons par exemple : tu prends Maisonneuve et ensuite Crescent SUD, alors qu'un parisien dirait : "tu prend la rue Maisonneuve et ensuite la rue Crescent vers le Sud".

De grandes discussions sont menées autour du nez de Justine, de qui le tient elle ?

Chez nous, l'appartement a du charme, mais le lave-vaisselle est incliné, que l'escalier est abrupt, que les meubles ne sont pas disposés de manière équilibrée dans notre salon.  

Mises à pied

Ici les mœurs des affaires sont à l'identique de celles des Etats Unis, il y a moins de protection que ce que l'on a en France. Pas d'entretien préalable, pas ou très peu de préavis et bien souvent les employés sont débarqués à la minute.

Le phénomène est assez déroutant. Vécu dans une start-up: un  vendredi matin les employés arrivent, tous les intégrateurs HTML ont une lettre sur leur bureau, leur proposant d'aller voir le bureau du personnel. Le bureau du personnel leur signifie qu'ils doivent prendre leur affaires et rentrer chez eux. Chez Microcell, un opérateur de téléphonie mobile, les personnes renvoyées sont parfois interdites de reprendre leurs affaires et d'envoyer un dernier mail d'Adieu aux collègues; Martine, une employée de Microcell, a pris toutes les dispositions dans l'éventualité d'un débarquement express: "je ne laisse aucune affaire personnelle sur mon bureau et aucun fichier personnel sur le disque de mon ordinateur.

Il y a des mises à pied temporaires, du type "vous partez mais on peut vous rappeler tôt ou tard pour que vous occupiez la même situation"; le groupe Bombardier a ainsi renvoyé 2000 personnes et en a rappelé 800 2 mois après.

 

Justine tiens assise

il faut vite le dire, parce que Justine ne reste pas assise longtemps. Il faut l'installer dans une position de type Bouda, lui mettre le buste légèrement en avant et poser se mains sur ces genoux. A ce moment il faut la regarder droit dans les yeux pour qu'elle ne tourne pas la tête.

Dans cette position elle est capable de rester assise, mais elle n'en a pas conscience, c'est assez intriguant, elle est en équilibre mais elle ne sait pas maintenir cet équilibre, donc au même titre qu'un objet posé sur une table.

Elle peut rester assise ainsi plus d'une minute, mais il n'est pas conseillé de prolonger l'expérience, car Justine reste d'une grande souplesse et cette position n'est pas bonne pour sa colonne vertébrale.

 

Les étiquettes vous avertissent 

Hortense a remarqué que les étiquettes ici en Amérique du Nord sont plus grosses que les étiquettes en Europe, mais ce qui est intéressant c'est que les étiquettes vous mettent en garde contre des tas de dangers.

On se rend compte assez vite que les étiquettes ne sont là que pour protéger le fabriquant contre des procès que pourraient leur intenter les consommateurs. Voici quelques exemples:

  1. Chez IKEA on mentionne sur les meubles à monter : "Attention, ce meuble doit être monté par une grande personne valide."
  2. Sur un matelas d'enfant on peut lire : "Ne laissez jamais bébé seul".
  3. Sur les rétroviseurs des voitures, il est inscrit, presque partout, "attention, les objets sont plus près qu'ils n'apparaissent".

je propose, par mesure de sécurité, trois réformes :

  1. Il faut que soit peint sur tous les murs cet avertissement : Ne pas se jeter sur ce mur la tête en avant.
  2. Et sur tous les arbres du Canada, je propose que l'on accroche une plaque indiquant: Ne pas monter sur cet arbre.
  3. Également, pour s'assurer qu'aucun procès ne soit intenté aux constructeurs, on pourrait placer sur tous les objets électriques : Ne pas brancher sur le secteur et sur les automobiles : Ne pas utiliser à des fins de déplacement.