14 novembre 2002 - 3 décembre 2002

Justine  est capable de tenir debout, les deux mains accrochées sur le rebord de son parc.

Sa taille mesurée cette semaine est de 68 centimètres, son poids de 7,15 kg; tout cela la ramène dans la norme des enfants de son age. Elle est dans une telle forme que le médecin qui la suit ne veut pas la revoir avant le mois d'Avril.

Fait nouveau, elle peut lancer des caprices. Si elle se saisit d'un objet qui l'intéresse, et vous lui enlever des mains; elle râle.

Malheur à celui qui ne parle pas français

Hortense côtoie dans son atelier de gravure un Bosniaque qui ne connaît pas un mot de français, tous les québécois de l'atelier d'Hortense sont révoltés de cet état de fait. 

Les québécois ne sont pas du tout tolérants par rapport aux habitants du Québec qui ne parlent pas un mot de Français. Tout le monde a le droit d'écorcher le français, de le parler avec toutes les fautes imaginables; mais ne pas faire l'effort minimum pour le comprendre et le parler est une faute majeure.

Si une personne qui vit au Québec ne comprend pas un mot de français, alors on est en droit de l'insulter, en français il se doit.

Premières bordées de neige. 

Mi novembre nous avons eu droit à une tempête de neige. Nous avons eu la vrai saveur du Canada en une  semaine, 20 à 30 centimètres de neige sont tombés dans le week-end et le Lundi, ensuite le froid et enfin le dégel.

Hortense était toute émoustillée de découvrir la ville sous un autre jour, la magie des pas étouffés. Pendant toute la nuit il n'a pas arrêté , nous avons vu les chasse-neige au travail. Le lendemain c'est assez étonnant, les chasses-neige ont poussé la neige des rues sur les bords de la rue, des petits chasse-neige passent sur les trottoirs, en centre ville. Le résultat en est que l'on a de gros bancs de neige qui couvrent la bordure des trottoirs, de ce fait les piétons se trouvent concentrés sur la portion praticable du trottoir; à savoir un genre de trottoir parisien. Le plus comique est de voir les voitures qui sont garés dans un désordre total en centre ville, elles essayent de se rapprocher des bancs de neige mais elle dérapent. 

Ensuite nous avons eu 3 jours de froid relatif (minimum -8°C) sans précipitations, les employé municipaux ont commencé à faire des grands tas de neige et à les faire disparaître Dieu ne sait où. La blancheur fait de plus en plus place à des restes grisâtres de neige mélangées avec de la suie. Ensuite c'est le réchauffement général et la pluie; les caniveaux débordent de ce que mon ami Bruno appelle "la marde blanche": un mélange informe de neige, d'eau et de saletés. Le long de certains trottoirs la neige empêche l'eau de pouvoir s'évacuer, ce qui fait que de grandes flaques se forment que les piétons contournent ou bien essayent de les survoler.

Il faut bien cinq jour de redoux pour que les vilaines trace de la neige disparaissent, pendant ce dégel l'air est toujours imprégné de l'humidité provoquée par cette neige ne liquéfaction. 

Le redoux s'est prolongé d'une semaine,  Il ne reste alors que de gros tas de neige qui n'en finissent pas de fondre, et,  çà et là des petites zones épargnées par le dégel.

L'hiver qui fait mal. 

Le dernier week-end de Novembre nous avons décidé de faire une petite promenade avec des amis dans les Laurentides sous la neige. Nous sommes allés à Saint Sauveur, un lieu très touristique, la première station de ski en partant de Montréal vers le Nord. Notre promenade en milieu naturel a été assez vite abrégée, parce que nos amis n'avait pas de  bottes et qu'Hortense a fait une glissade sur du verglas. 

Elle pensait que sa chute ne laisserait pas de traces mais voilà que malheureusement son bras devient de plus en plus douloureux, et il faut se rendre à l'évidence qu'elle s'est luxée quelque chose. 

Nous décidons de ne pas laisser traîner les choses et je dépose Hortense aux urgences à l'hôpital notre dame. Par prudence je dis à Hortense de prendre un livre; il se trouve que le livre est assez mince  et qu'Hortense le finira en deux heures, quand elle devra attendre 4 heures pour être auscultée. Et pourtant pendant près de deux heures elle était la personne suivante à passer.... En se promenant dans l'hôpital elle doit éviter des patients qui dorment dans les couloirs ! Les pauvres sont dans une demi-pénombre et sont sans cesse dérangés par les passages; il ne fait pas bon d'être malade au Québec ! 

Aujourd'hui mardi 3 décembre c'est le jour le plus froid de ma vie, -15 à -17°C, avec le facteur vent cela donne dans les -25°C, les rues ont toutes une très fine pellicule de grive et les québécois dans la rue ont l'air d'avoir froid ; je n'ai pas pris ma tuque et je passe mon temps à serrer ma capuche autour de ma tête pour éviter que le vent ne s'engouffre dedans. 

Préposé

Voilà un mot dont l' utilisation ne cesse pas de nous surprendre. Ici toutes les petits emploi sont des préposés. On a le préposé au courrier, le préposé au service à la clientèle

C'est bien pratique comme mot, parce que cela permet de donner un titre à tout le monde:

le préposé aux chambres.. le préposé à l' accueil... le préposé au service de table... le préposé au courrier.. le préposé à la clientèle

Il y en a un qui est assez étonnant, c'est le "préposé aux bénéficiaires', ici le bénéficiaire est le client d'une institution médicale; le préposé au bénéficiaire désigne donc un(e) assistante médicale; avouons que le titre est assez difficile à interpréter en dehors de son contexte québécois.

Souvent on dit: "allez voir le préposé", cela veut dire qu'il y a quelqu'un à l' accueil.

Et Justine, dans tout cela, "préposée aux pleurs"?

Justine Sociable

On nous avait prévenu que Justine, arrivée à 7-8 mois , commencerait à devenir plus sauvage et à ne vouloir voir que ces parents. Et bien ce moment n'est pas encore venu; au plus grand plaisir des grands enfants. Ici Ludovic, venu de France en vacances.