10 octobre 2003 - 25 octobre 2003 

Extrait du journal de Justine

 

J'ai enfin eu un premier carte officielle rien qu'à moi, avant j'avais juste une page sur la passeport de ma maman, maintenant j'ai une jolie carte  ! Il se sont tous trompés en ce qui me concerne, personne ne comprenais qu'un enfant jeune comme moi fasse les démarches pour devenir résident canadien, j'étais sans doute un cas tordu, alors ça a été un bazar pendant 18 mois. Mes parents ils ont écris dans l'endroit ou il faut justifier le caractère humanitaire de ma demande : 'je suis une petite fille de un an et j'ai besoin de mes parents pour m'aider à me nourrir, me loger et me vêtir'.  Je suis d'autant plus contente d'avoir cette carte que mes parents ils ne l'ont pas encore, ils ont envoyé les papiers en dépit du bon sens une fois de plus, alors ils les attendent encore; ils ne sont pas très doués mes parents.

Pendant deux semaines mon papa est parti, il y a ma grand mère qui est venue, moi je les aime bien tous les deux, j'aurais voulu qu'ils restent tous mais quand mon papa est revenu ma grand mère est partie.

Ma grand mère et Carole elles ne voulaient pas que j'aille à la garderie, ma grand mère elle trouve ça absurde de me placer à la garderie quand elle se trouve là, parce qu'elle veut me voir le plus possible. Carole elle dit que c'est scandaleux de placer un enfant en garderie avant deux ans et demi, elle dit que ma mère est une sans-cœur (heartless) , que je vais attraper des tas de maladies... mais ma maman a voulu de toutes façon me laisser là bas, pour ne pas perdre la place soi disant, alors moi je me suis pas laissée faire, dès que ma maman est partie, j'ai pleuré comme une madeleine en appelant mamaman !

J'ai eu ma première maladie, j'avais très mal aux dents, aux yeux  et aux oreilles, j'ai commencé à avoir un oeil rouge, et puis mal partout dans la tête, je ne comprenais rien, je me traînais comme une âme en peine, je ne parlais plus, je ne mangeais plus; la déprime quoi. Maman et grand mère m'ont emmené dans une clinique. Le médecin a dit que j'ai attrapé une double otite, alors on me torture deux fois par jour pour me donner des antibiotiques, de l'aspirine et du sirop;  je me défend, je m'agite, je hurle, je serre les lèvres, je recrache en soufflant ce que l'on me met dans la bouche .

Gaëlle découvre le système de santé

Gaëlle, la grand mère maternelle de Justine, a été confrontée comme spectatrice aux affres du  système de santé au Québec, cela a commencé par deux heures d'attente dans une petite clinique rue Saint Laurent. Dans la salle d'attente  la population ne ressemblait pas à celle du huitième arrondissement à Paris, à savoir un mélange d'indiens, d'amérindiens, de pakistanais... 'nous étions 3 blancs' résume t'elle.  La secrétaire qui organisait les rendez vous était si désagréable qu'elle entretenait une mauvaise ambiance, Justine était sonnée et dormait sur sa grand mère. 

Le médecin qui les a reçu, un espagnol,  devait en avoir  assez lui aussi parce que quand Gaëlle lui a demandé si il avait un cabinet privé il s'est exclamé: "Madame je vois bien que vous êtes française, ici je n'ai pas le droit de faire cela... "  Ensuite il expliqua que connaissant 4 langues il avait pas mal de clients mais qu'on les lui redistribuait régulièrement. Il va à Ottawa faire des consultations pour arrondir ses fins de mois. Enfin il s'est lâché :" mes clients sont des assistés, ils pensent que tout leur est du, ici la médecine c'est de la  merde, de la sous merde!". Tant et si bien que Gaëlle lui a demandé: "mais pourquoi restez vous?" Il répondit que c'était dans ses intentions de rentrer en Espagne dans les deux-trois ans.

En revenant a la maison, Gaëlle et Hortense croisent Lise, elle se plaignent d'avoir attendu deux heures, ce à quoi Lise répond : 'Mais ici c'est tout à fait normal'.

En ramenant Gaëlle à l'aéroport, elle me dit: "promettez moi que si l'un de vous a des problèmes de santé, vous revenez tous tout de suite en France". 

Voici qui va donner des arguments à la douce pression de nos grands parents pour le retour au bercail..

A Paris la revanche des nobody

C'est pas vraiment un nouvelle, mais la circulation à Paris est telle que la voiture n'avance plus à grand chose; il semble que la généralisation des couloir de bus de taille extra-large ait empiré la situation.

Deux illustrations :

  1. je me suis trouvé bloqué sur le périphérique à 3 heures de l'après midi; on nous annonce 50 minutes d'attente pour faire une demi-circonférence. Nous avons appelé notre contact et repoussé le rendez-vous. C'est donc bien le seul avantage de la modernité,  maintenant le téléphone cellulaire vous permet de prévenir de votre retard.
  2. nous attendions le président de Keyrus pour une conférence à la fin d'un salon (La Défense), il nous appelle à 5h30 pour nous prévenir de son départ, on lui dit qu'avec le métro il pourra y être pour 6 heures facilement. C'est sans compter qu'un président n'a pas le droit de prendre les transports en commun, résultat des courses il reste bloqué une demi heure porte Maillot et arrive trop tard au salon.

A Londres la situation a été rétablie, en faisant payer les accès au centre-ville, les riches peuvent enfin jouir de leur voiture dans des rues qui ont été désertées par les voitures de la classe moyenne.

Hortense se perd

Pendant que Frédéric était à Paris, Hortense s'est retrouvée deux fois en dehors du  périmètre centre ville en voiture et cela lui en a coûté à chaque fois une heure et demi retrouver le chemin de la maison.