1° mars - 31 mars 2004

Retour de Hortense et Justine- 

Deuxième printemps pour Justine-

Changement de travail pour Frédéric-

Journal de Justine

j'ai maintenant deux ans

les américains ils disent 'les terrible twos'

ils ont bien raison parce que je vais leur en faire baver à mes parents.

je comprends bien ce que me disent mes parents, mais quand ils me donnent des ordres je ne leur obéit pas, par principe.

j'adore allez chercher des vêtements dans ma commode et les plonger dans l'eau de la cuvette des toilettes.

Cela énerve maman mais moi j'adore.

Je me suis beaucoup amusée en France, tout le monde a dit que je suis une très gentille petite fille, ma maman m'a souvent laissée a la garde de mes grands mères et j'ai fait le plaisir de tout le monde.


Je suis de plus en plus douée pour ouvrir toutes sortes de placards, souvent je découvre des choses intéressantes dans les placards, comme je suis fière d'avoir su les découvrir je vais les montrer a mes parents qui sont toujours étonnes , souvent ils disent 'Merde elle sait maintenant ouvrir les tiroirs de la commode!'


Je commence a choisir mes vêtements, je hurle quand on ne me met pas le manteau ou les chaussures que je veux.
J'adore fermer les portes, je ferme les portes des placards que mon papa laisse ouvertes, quand toutes les portes sont fermées, j'en ouvre quelques unes pour avoir le plaisir de les refermer. Quand mon papa il part au bureau je lui dot au revoir et c'est moi qui ferme la porte de l'entrée derrière lui …


Je suis devenue beaucoup plus autonome depuis un certain temps, je suis capable de tripoter mes jouets pendant de longues minutes, j'aime bien regarder la télévision, je regarde même les informations sur les chaînes américaines.


Mes nouveaux mots sont 'aga' qui signifie 'Prend moi dans les bras' , la 'bouche' , le 'front' , mon cri de guerre c'est 'étine' ( une façon de designer ma tétine)

Je suis bilingue comme beaucoup de Montréalais, je sais dire tétine et "gougou" (c'est Carole qui me l'a appris), bye bye et 'au revoir'. 

Les sentiments ne sont pas dans le contrat

Ce mois est marque par un nouveau changement de travail de Frédéric, voici une cinquième expérience de travail qui se termine pour une sixième qui s'ouvre.

J'essaye de me rappeler les souvenirs de travail et je me rend compte que je me souviens plus facilement du moment ou cela se finit que du moment ou cela commence; c'est que la charge émotionnelle est beaucoup plus forte quand vient le temps de partir. Rien de plus ennuyeux qu'un premier jour, vous arrivez et si par chance on vous donne une place vous devez lire de la documentation.

De mon premier boulot je me souviens surtout de la fin puisque je me suis pris la porte de sortie en pleine face (autrement dit j'ai été vire). J'ai été un peu traumatise, surtout qu'étant jeune on prend les choses avec moins de recul, tant et si bien que par la suite je me suis arrange pour être celui qui ferme la porte. C'est idiot mais on culpabilise quand on se fait virer, bien sur on se défoule en rejettent tout sur son employeur mais on en prend quand même pas mal pour son grade.

Ma seconde expérience de travail a commence de façon cocasse, c'était une petite boite (3 consultants). Je me présente a 9 heures pile, bien peigne et cravate, et j'attend devant l'entrée, j'attend, j'attend , j'attend ... jusqu'a midi , toujours personne ! Tout le monde était en clientèle et personne ne s'était rappelé que c'était le premier jour! Au moment de partir j'étais un peu ennuyé, c'est toujours difficile de partir d'une petite boite, on ne remplace pas les employés facilement, alors je prends ma voix de circonstance et je me pointe dans le bureau du directeur, des que je commence a annoncer mon départ je perçois une lueur de joie dans le regard du directeur ! En fait il était en train de se demander comment il allait pouvoir me virer, mon départ l'arrangeait bien!

Pour mon troisième travail c'était bien plus simple de partir puisque c'était une grosse structure; il n'y a pas vraiment grand monde qui s'attriste de voir quelqu'un partir dans ces grandes structures... on m'a raconte l'histoire que quelqu'un qui est parti sans l'annoncer, le résultat c'est que cela a pris un mois avant que l'on s'aperçoive de son départ.. et puis maintenant avec la messagerie c'est tellement plus simple, un petit message qui dit qu'on aime tout le monde, mais qu'on a eu une proposition des plus intéressantes par ailleurs.. et voila c'est dans la boite.. au revoir.. tout le monde te félicite dans les couloirs.. voici le message de départ d'Oracle

La sortie la plus difficile a sans doute été celle de mon quatrième emploi, c'était dans une petite boite et en plus la directrice était assez émotive. J'ai joue lâchement en prévenant le vice président en tête a tête, qui s'est fait le devoir d'aller voir la présidente pour lui dire; cela a ensuite pris deux jours a la directrice avant de me parler de mon départ. Je donne un conseil a ceux qui doivent gérer cette situation: faire l'annonce plutôt le vendredi a 16 heures que le lundi a 9 heures; le traumatisme de l'annonce sera estompe par l'effet Week-End.

J'en viens maintenant a ma dernière sortie, ou j'ai été surpris par le silence qui a entoure mon annonce; autant en France les départs sont annonces , commentes, célèbres, les ragots fusent a 200 km/heure; autant en Amérique du Nord les départs sont caches jusqu'au dernier moment. Si vous apprenez que quelqu'un doit partir, vous ne devez en parler ni a lui même ni aux autres, vous devrez continuer a vous adresser au partant comme si de rien était; peut être le dernier jour vous vous permettrez de lui dire dans l'ascenseur ou devant la machine a café 'I heard it was your last day...' (j'ai entendu que c'est ton dernier jour).. J'ai annonce mon départ a mes supérieurs qui ont a peine sourcille, et qui se sont comportes avec moi comme si de rien était, j'étais un peu frustre, j'ai donc annonce mon départ par messagerie a toute l'équipe, voici le message envoyé, et la aussi presque personne n'a réagi, tout le monde s'est comporte comme si de rien était !! (j'ai eu juste droit a un regard en coin et une question : c'est donc vrai que tu parts?'); c'est a se demander si cela ne serait pas pareil si je venir a mourir subitement..

Dossier ‘Regards sur l’immigration’

 -  Questionnaire 'non homologué' a l’attention du candidat a l’immigration -

Cet article est le premier d’un dossier qui rassemblera quelques points de vue sur l’immigration.

Tout d’abord il faut clarifier un point : 99,9 % des immigres changent de pays parce que c’est la pagaille dans le pays duquel ils partent.

Je parlais de mon projet d’immigration au Canada avec une cambodgienne, elle ne comprenais pas comment on pouvait imaginer partir, ‘pour le plaisir’, d’un pays comme la France.  Cela lui avait demande un tel effort de réussir son intégration en France; elle ne comprenais pas comment quelqu’un avec une situation établie dans ce pays veuille aller ailleurs. 

Donc voilà, c’est une hérésie que de vouloir partir d’un pays développé pour aller dans un autre pays développé. Comme beaucoup de français ont le rêve plus ou moins avoué d’aller faire un tour au Canada, je leur ai concocte un petit questionnaire.

Êtes vous un bon candidat à l'immigration?

Ce test est destine aux Européens qui ont un projet d’immigration au Québec.

Vous l’avez peut être compris, nous sommes plutôt heureux de notre immigration ; nous étions sans doute de bons candidats a l’immigration, sans en être conscients.

Il ne faut pas prendre ce test au pied de la lettre , il est possible que vous répondiez mal a toutes les questions et que vous soyez néanmoins un bon candidat a l’immigration; l’important c’est d’alimenter la réflexion. 

Combien de temps pouvez vous rester seul?

  1. Moins d’une journée.
  2. Entre une journée et trois jours
  3. Entre 3 jours et une semaine
  4. Plus d’une semaine
C’est un fait que l’un des premiers résultats  de l’immigration c’est que l’on se retrouve moins entoure,  si vous êtes souvent  pendus au téléphone avec vos amis et famille cela risque d’être plus dur a vivre.

Ceux qui partent en couple auront un avantage certain pour affronter cette solitude.

Aimez vous passer le balais?

  1. Oui
  2. Non

Il vaut mieux avoir répondu oui a cette question; il est possible, que vous commenciez par faire une ‘jobine’ (un petit boulot)

Si vous avez répondu non , enlever vous 3 points

Aimez vous les chaussures qui font du bruit ?

  1. Oui
  2. Non

C’est un fait que les québécois préfèrent les chaussures qui ne font pas de bruit.

Sans vouloir rentrer dans des développements scabreux pour expliquer cette réalité , si vous êtes  un adepte des semelles silencieuses ajouter vous 5 points.

Avez vous des amis étrangers (non français d'origine) ?

  1. Oui
  2. Non

De fait si vous avez déjà amis étrangers, c’est que vous aurez peu de mal a vous adapter dans un milieu ou tous seront des étrangers.

Ajouter vous 1 points par ami étranger.

Au restaurant, est ce qu'il vous arrive de rappeler le serveur parce qu'il manque du sel, ou parce que la soupe est froide, ou pour tout autre raison?

  1. Oui
  2. Non

Si vous avez répondu oui cela peut être gênant.

Les québécois sont beaucoup moins râleurs que les français en général; ensuite quand vous allez râler dans votre accent français les québécois auront une raison de plus de vous regarder de travers.

Aimez vous être bien habillé ?

  1. Oui
  2. Non

Les québécois ne sont pas du genre a porter une cravate le dimanche.

Si vous aimez vous habiller et voir des gens bien habilles autour de vous enlevez vous deux points.

Est ce que vous regarder les films en version originale?

  1. Oui
  2. Non

 

Vous ne pourrez pas transformer les québécois, il faut savoir aimer les gens pour ce qu’ils sont.

Si vous avez répondu oui ajouter vous deux points.

Faite le compte, si il vous reste des points, n’oublier pas de le signaler le a votre officier d’immigration.

Pour conclure je dirai que la meilleure garantie d’une immigration réussie c’est votre positivisme.

Ce n’est pas tant froid qui rebute, mais le sentiment d’une inadaptation; par nature tout européen est assez inadapté a vivre en Amérique du Nord, il faut  juste une bonne dose de positivisme pour se convaincre du contraire.