Voilà 5 semaines bien agitées qui s'achèvent.
Parfois on a le sentiment que les 3 dernières semaines ont eu le rythme des trois semaines qui ont précédé, tout juste la télévision nous donne l'illusion du mouvement; c'est alors que l'on prend la décision d'aller construire une cabane dans le fond de son jardin, ou d'aller au restaurant.
C'est exactement le sentiment contraire qui nous habite ces jours ci, depuis une semaine notre télévision est cassée et elle ne nous manque pas plus qu'elle ne manquerai à un pilote automobile en pleine course. En résumé:
- La rue est bouclée par la police et nos voisins d'en dessous sont sont menottés et envoyés en prison, le propriétaire de notre bloc rentre dans un mode "panique", pendant trois semaines il nous appelle tous les soirs. Nous voyons des tas de gens louches roder autour 'est ce des policiers en civil ou bien des voleurs?'
- Frédéric commence son nouveau travail, il prend ses marques, il lui faudra encore pour réaliser ce qui lui arrive!
- Nous déménageons, nous passons du deuxième au premier étage, cela nous fait un peu d'espace en plus et des marches en moins. Hortense est en train d'organiser la stratégie de rangement, chaque objet change de place une dizaine de fois avant de trouver sa place définitive. Justine exulte, elle déballe tous les cartons et sacs; ouvre tous les tiroirs qui n'ont pas encore de protection. Frédéric est perdu, il est en permanence en train de chercher son dentifrice, sa boîte en plastique pour le lunch, la perceuse..
- Justine sait ouvrir la porte du frigidaire, son pouvoir de nuisance s'en trouve décuplé; elle devient de plus en plus entreprenante dans ses bêtises.
- Le ventilateur de notre voiture tombe en panne, l'effet est saisissant, à chaque feu le niveau de la température du moteur grimpe dangereusement, quand on se trouve dans le trafic le voyant de surchauffe rougi.
- Justine a les molaires qui poussent, cela provoque quelques réveils surprise pour ses parents, qui ont pourtant besoin de sommeil ses temps-ci.
- la nouvelle garderie de Justine ferme ses portes.
- Frédéric revient de son travail à bicyclette, il a juste le temps de voir une porte de voiture s'ouvrir et se retrouve projeté sur le bitume; vélo cassé, pas mal de bleus; Hortense lui interdit de sortir son vélo pour se rendre au boulot.
Résultat des courses , nous ne savons plus comment nous nous appelons, nous faisons nous même beaucoup de choses à l'envers.
Journal de Justine
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j'ai appris pas mal de nouveaux mots: le lait,
vélo, la couche, miam miam, le pied.. mais la plupart du temps parle
ma langue à moi, le justinien. je répète toujours les derniers mots
de ce qu'ils disent mes parents, une fois papa il a dit 'merde' alors
moi j'ai répété 'merde' alors il m'a dit: non il ne faut pas
répéter ça ! Il est vraiment idiot mon papa.
j'adore ouvrir toutes les portes et tous les tiroirs, pour mettre du bazar partout, papa il me dit souvent "arrête de faire des bêtises" alors moi je répête "ise". Une fois j'ai dispersé tout les cotons tiges dans la salle de bains, maman elle est devenue folle , elle m'a donné une tappe sur les fesses. Papa il a acheté chez Canadian tire des trucs débiles qui sont sensés m'empêcher d'ouvrir tous les tirroirs et les portes, il appelle ça les 'baby proof" maman elle appelle cela des 'anti Mitz'. Pour le frigidaire cela n'a pas marché du tout j'ai vite compris comment on pouvait ouvir défaire le ruban, maman elle a rajouté un second, pendant deux jours j'étais ennuyée mais j'ai fini par résoudre le problème, je ne suis pas si bête!! Dans le friidaire je vais ne servir, j'adore les 'vache qui ri' , les 'minigo', j'aime bien jouer avec tout ce qu'il y a dedans, c'est magique. Je n'aime pas quand mes parents ils ne s'intéressent pas à moi, alors je m'arrange toujours pour faire en sorte qu'ils sont obligés de s'occuper de moi. quand ils veulent faire des choses avec l'ordinateur je tappe moi aussi sur le clavier et je joue avec la souris; quand ils lisent je leur arrache le livre des mains; un moment papa il faisait des branchements dans le cagibi des machines et moi je me suis placée entre les deux machines avec lui, si bien qu'il nepouvait plus bouger. Maman elle prend des leçons d'Anglais et elle doit faire des devoirs à la maison, avec moi elle ne peut jamais se concentrer, je lui arrache les feuilles des mains. |
c'est facile de le manipuler mon papa, je le prend par la main pour le conduire là ou j'ai envie, qu'il m'ouvre un truc, ou qu'il aille me chercher un gateau. Quand il est épuisé et qu'il s'allonge, alors je ne suis pas du tout d'accord, je me place devant la chambre et je hurle, alors bien entendu il se lève, il est là pour me servir , pas vrai?
A la garderie je suis la préférée de Carole, la directrice, Carole elle dit toujours à maman que je suis la plus gentille et que si tous les enfants étaient comme moi ce serait formidable. J'aime bien la garderie parce qu'il y a un lavabo à ma hauteur, alors je peux jouer beaucoup avec l'eau et souvent je suis complètement mouillée.
Pris en défaut de vocabulaire
Sur le vocabulaire de tous les jours nous n'avons pas de malentendus, mais on se laisse surprendre de temps en temps, il y a deux domaines pour lesquels cela dérappe pas mal , ce sont le domaine automobile et les affaires de bureau.
Notre voiture a pas mal de soucis ce qui lui vaut pas mal de visites et cela ne rate jamais, je n'utilise pas les bons mot, le réceptionniste doit être abitué au français de France parce que à chaque fois il rectifie
je veux une vidange -> ok pour un changement d'huile
les rétroviseurs -> les mirroirs
le ventilateur -> la fan
le démarreur -> le starter...
A bureau c'est pas mal non plus, j'ai demandé un classeur et on a pas compris ma demande, je montre le classeur et on me répond 'Ah! un cartable!" . Ensuite quelqu'un demande 'une gomme', je lui apporte et on me répond : 'je ne t'ai pas demandé une éface, une gomme" ( gomme dans ce cas signifie gomme à mâcher).
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les néologismes du mois:
il faut conscientiser le maximum de gens -> sensibiliser. t'es pas parlable (tu ne m'écoutes pas).. |
Okey sur glace
ne regardant pas "Star Académie" je m'étais exclu des conversations de bureau, alors quand tout le monde s'est mis à s'intéresser au tournoi de l'année je me suis astreint à regarder un des matchs de Okey. La frustration était pour moi à son comble parce que je ne voyais jamais le bidule autour duquel les joueurs virevoltaient, trop petit , allure trop rapide... le seul moment ou je comprenais quelque-chose c'est quand les joueurs s'envoient des coups les uns sur les autres. L'effort aura été louable mais sans doute pas assez soutenu.